Le « prep » : préparer son modèle avant de le peindre
La « prep » : étape invisible… mais indispensable
Un custom propre, lisse, réaliste, digne d’un concours LSQ (« Live Show Quality ») ? On en rêve tous !
Une modèle avec une peinture accroche bien, qui ne pèle pas au bout de deux jours, et sans lignes de moulage qui crient « bonjour je suis en plastique »…
Pour ce résultat, il va falloir faire de la « prep » / « prepping » … En d’autre terme, il faut « préparer » le modèle avant d’envisager de le peindre.
Et oui, ce n’est pas l’étape la plus fun, ni la plus gratifiante. Mais c’est celle qui sépare un custom bancal d’un modèle parfait. Et plus on travaille sur un support propre et bien préparé, plus la suite sera agréable… et réussie.
C’est une étape qui demande beaucoup de patience… Surtout quand on pense que la prep est enfin terminée mais que le premier passage du primer révèle d’autres défauts et qu’il faut continuer pendant plusieurs heures…
Il est tentant de se dire « hoooo , ca ne se voit presque pas, la peinture va masquer ce défaut » . Spoiler : c’est une très mauvaise idée ! Les défauts se voient toujours et il est terriblement frustrant d’avoir réussi une belle peinture et de la voir gâchée par des détails…
IMPORTANT : le terme « LSQ » (Liveshow Quality ) veut tout dire : un modèle SANS DÉFAUT. Pas de griffures, pas de taches, pas de fissures… Une prep baclée c’est la garantie de grandes frustrations en liveshow, aussi réussie soit la robe du cheval…. Soyons honnêtes, un custom avec des imperfections n’a pas plus de valeur qu’un body…. Pensez-y !

Pourquoi la prep est-elle si importante ?
Parce que le support, c’est la base de tout.
Même le meilleur artiste ne pourra pas faire un bon travail de peinture sur un modèle plein de défauts de moulage, de résidus de plastique, ou de bulles de résine.
Sans prep sérieuse, c’est :
- Une peinture qui ne tient pas
- Des détails mal définis
- Des imperfections visibles même après des heures de travail
- Et un modèle pénalisable en Liveshow

Liste du matériel de « prep »
Pas besoin d’un atelier de pro, mais quelques outils de base sont essentiels. Voici la boîte à outils du preppiste débutant :
- Savon doux + vieille brosse à dents : pour laver le modèle avant toute chose (si, si)
- Cutter de précision / scalpel : pour gratter les lignes de moulage
- Petites limes fines : pour les zones délicates
- Papier de verre (grain fin à très fin) : pour lisser les surfaces (600 à 1200 minimum)
- Pâte ou résine de rebouchage (type Milliput, Magic Sculpt…) : pour corriger les trous, bulles ou défauts
- Apprêt (primer) en bombe ou pinceau : pour révéler les défauts une fois la surface uniforme
- Un Dremmel /outil de ponçage rotatif : on gagne en temps, en précision mais attention à y aller en douceur !
- « Paille de fer » : pour brosser les zone granuleuses avant de passer un ponçage à grains fins
- Un éclairage de qualité : voir ce qu’on fait…C’est mieux…
- Un décapeur thermique : pour aider au remodelage

Équipements de sécurité
La prep implique des poussières fines, des solvants, des vapeurs et parfois des produits irritants. Pour bosser en toute sécurité :
- Porter un masque FFP2, surtout en cas de ponçage ou d’utilisation de primer en bombe
- Travailler dans un espace bien aéré
- Utiliser des gants pour manipuler les résines ou mastics
- Utiliser des gants anti-coupures : pour le travail au scalpel/cutter
- Protèger la table avec un tapis ou du carton épais
- Prendre son temps, la fatigue et la lassitude sont des ennemis, ne pas se précipiter : mieux vaut faire la prep en plusieurs sessions
Les 3 grandes étapes du prepping
Dégraisser
- laver le modèle au savon doux
- utiliser une éponge douce
- sécher soigneusement
- recommencer si besoin
Corriger
- Identifier les défauts
- reboucher les trous et rayures
- poncer
- re-sculpter les parties endommagées
- réaliser les modifications des drastics
- corriger jusqu’à ce que le résultat semble parfait
Primer
- appliquer le primer / guesso
- identifier les défauts restant
- corriger /poncer /combler
- réappliquer le primer /guesso
- recommencer autant de fois que nécéssaire
Resines, Breyer, Shleich… à chacun ses défauts…
Tous les chevaux miniatures ne se valent pas… et leurs petits défauts non plus ! Selon le matériau, la fabrication ou la marque, la prep ne posera pas les mêmes défis. Voici un aperçu des principaux soucis à guetter selon qu’on travaille sur résine, Schleich/Papo ou Breyer & co.
Défauts fréquents chez les Shleich, Papo…
Ces modèles en plastique plus souple sont très courants chez les débutants, mais ils demandent aussi une vraie vigilance côté préparation
- Lignes de moulage épaisses, parfois très visibles (surtout sur les épaules, la croupe, le ventre)
- Différences de texture (certaines zones sont plus brillantes ou lisses que d’autres)
- Défauts de moulage : plastique mal fondu, bulles apparentes, pattes tordues
- Logos ou inscriptions moulées sur le ventre ou la jambe → à retirer proprement
- Zones articulées sur certains modèles anciens → à reboucher soigneusement pour un rendu réaliste
- Crins très stylisés ou imprécis, à sculpter ou remplacer pour plus de réalisme


Défauts fréquents chez les Breyer, Peter Stone….
Les Breyer et assimilés (Peter Stone, Copperfox) sont réputés… mais pas parfaits !
- Lignes de moulage fines mais systématiques, souvent sur les flancs, le dessous du cou, les jambes
- Joints visibles (notamment sur les anciens moules), où les deux parties du modèle ont été assemblées
- Imperfections sur les naseaux, sabots ou oreilles → parfois une simple bulle ou un aplatissement
- Surface légèrement texturée qui peut ressortir de façon irrégulière après peinture
- Déformations légères si le modèle a mal vieilli ou a été stocké au chaud (pattes qui vrillent, dos creux)
- Variations de matière ou de densité, notamment sur les éditions spéciales ou les séries limitées
Défauts fréquents sur les résines d’artiste
Les résines sont sublimes, souvent très détaillées… mais leur fabrication artisanale laisse parfois des traces.
- Micro-bulles invisibles à l’œil nu mais traîtres sous la peinture
- Fissures de démoulage fines mais profondes (souvent sur les pattes ou la base)
- Lignes de moulage discrètes mais bien présentes, surtout au niveau du ventre ou des crins
- Trous d’air ou petits cratères sur les naseaux, les articulations ou les sabots
- Excès ou manque de matière dans des zones complexes comme les oreilles ou la bouche
- Résidu gras (agent de démoulage) qui empêche la peinture d’adhérer → d’où l’importance de bien laver la résine au départ


Défauts fréquents sur les impression 3D
Les modèles imprimés en résine 3D (par SLA ou DLP) ont ouvert de nouvelles possibilités : accessibilité, diversité des poses, personnalisation… Mais côté prep, il faut être particulièrement attentif.
- Lignes ou stries d’impression : Résultat des “couches” d’impression. Elles peuvent être très visibles et apparaissent souvent sur les zones courbes
- Supports d’impression mal retirés : poncer délicatement pour ne pas entamer les détails.
- Trous ou bulles de rétraction : Ils apparaissent souvent dans des zones fines : oreilles, naseaux, sabots.
- Surface granuleuse ou poisseuse
- Déformations dues à la chaleur ou au séchage UV
- Résine trop cassante : attention aux petits éléments fragiles , qui peuvent casser au ponçage
La prep, c’est long. Mais ça fait toute la différence !
La prep, c’est un peu comme les fondations d’une maison : invisible mais essentielle.
Un modèle mal préparé, même avec la plus belle peinture du monde, aura toujours un petit quelque chose qui cloche. À l’inverse, un modèle bien preppé, même avec une peinture simple, aura un rendu net, propre, pro.
Et puis, il y a une vraie satisfaction à transformer un cheval tout droit sorti du moule… en une base prête à devenir une œuvre d’art.
Alors oui, il faut poncer. Reboucher. Re-poncer. Re-primer. Soupirer un peu. Et recommencer.
Mais à la fin, la satisfaction au rendez-vous.
