Peindre ses modèles aux pastels ( soft pastel – pigment sec )
La peinture aux pastels s’impose aujourd’hui comme une des techniques les plus appréciées dans le modélisme équin. Et ce n’est pas un hasard. Facile à prendre en main, elle offre un rendu naturel qui séduit aussi bien les débutants que les artistes confirmés.
Pourquoi choisir les pastels pour peindre ses chevaux ?
La peinture aux pastels s’impose aujourd’hui comme une des techniques les plus appréciées dans le modélisme équin. Et ce n’est pas un hasard. Facile à prendre en main, elle offre un rendu naturel qui séduit aussi bien les débutants que les artistes confirmés.
Une technique accessible mais minutieuse
Travailler aux pastels ne requiert pas de matériel complexe ni de longues années de pratique. Toutefois, cette méthode demande rigueur et minutie. L’application se fait à l’aide d’outils adaptés : pinceaux doux, applicateurs mousse ou embouts spécialisés. Les gestes doivent être maîtrisés dès les premières couches, car une erreur de teinte est rarement réversible sans altérer l’ensemble de la robe. Il s’agit donc d’une technique abordable, mais qui nécessite un réel apprentissage pour produire un résultat soigné.
Obtenir un rendu tout en nuances
Le pastel excelle dans la restitution des textures et des variations subtiles de couleur. Il permet de travailler en couches fines, ce qui donne de la profondeur à la robe tout en préservant un effet naturel. Les ombres s’intègrent en douceur, les reflets s’ajoutent progressivement, et les volumes ressortent naturellement. Cette capacité à créer des nuances légères et progressives fait du pastel un excellent médium pour obtenir un rendu réaliste, sans effet de matière trop visible.
Un bon contrôle des dégradés et des transitions
Le pastel offre un excellent contrôle dans le travail des transitions. Il se prête particulièrement bien aux dégradés complexes : ceux qui suivent les courbes musculaires, adoucissent une démarcation ou modèlent une ombre. Grâce à l’estompe contrôlée, on ajuste progressivement l’intensité, la densité et la direction des couleurs. C’est cette maîtrise des passages subtils entre lumière et ombre qui permet de donner vie au modèle.
Pastel en bâton , pan pastel, earth pigment : quel type de pastels choisir ?
La peinture au pastel en modélisme équin repose sur une grande variété de produits, mais tous ne se valent pas. Chaque type de pastel possède ses spécificités : intensité pigmentaire, texture, facilité d’application, tenue sur la surface… Choisir le bon support de couleur est essentiel pour obtenir un rendu maîtrisé et durable.
Pastels secs traditionnels : Sennelier, Koh-I-Noor…
Les pastels secs en bâtonnets sont parmi les plus anciens médiums utilisés en art. Très pigmentés, ils offrent une couleur intense et directe.
Les marques comme Sennelier (hautement pigmentée ) ou Koh-I-Noor (plus secs, plus abrasifs) sont couramment utilisées.
Cependant, leur forme solide les rend plus difficiles à doser. Il est nécessaire de les gratter ou de les broyer pour obtenir une poudre fine, compatible avec l’application par estompe. Leur tenue est également plus fragile : le fixatif est indispensable pour éviter toute perte de matière.
PanPastel : la référence pour le modélisme équin
Les PanPastel sont des pastels secs conditionnés sous forme de godets, à mi-chemin entre le pastel et le maquillage professionnel. Très pigmentés, faciles à prélever à l’aide d’applicateurs spécialisés (Soft Tools, pinceaux mousse, etc.), ils sont particulièrement adaptés au travail sur les modèles équestres.
Leur texture permet de construire la couleur par fines couches, de créer des dégradés précis et de moduler les effets sans surcharge. De plus, leur large nuancier comprend des teintes pensées pour les usages artistiques réalistes, ce qui les rend idéaux pour reproduire les nuances naturelles des robes équines.
Ils offrent un excellent compromis entre contrôle, finesse et richesse de rendu.
Les pigments purs : Earth Pigments et autres
Les pigments en poudre, comme ceux proposés par Earth Pigments, sont une autre alternative. Il s’agit ici de pigments minéraux ou synthétiques, bruts, sans liant ajouté. Leur intérêt réside dans leur intensité et leur polyvalence : ils peuvent être utilisés tels quels pour une application à sec ou mélangés à un médium pour créer une peinture personnalisée.
Cependant, leur manipulation est plus technique. Le dosage demande de l’expérience, la dispersion peut être irrégulière, et leur adhérence au support nécessite une préparation soigneuse de la surface et un fixatif efficace. Ils sont donc à réserver aux modélistes plus expérimentés.
Attention : sécurité et protection pour l’usage des pastels
Comme tous les produits en poudre fine, les Pastels dégagent des particules volatiles. Certaines couleurs portent un avertissement de type « Cancer Warning en raison de la présence de pigments potentiellement nocifs lorsqu’ils sont inhalés.
Le port d’un masque FFP2 est un minimum, mais il est fortement recommandé d’utiliser un masque respiratoire adapté aux particules fines et aux aérosols, surtout si vous utilisez également du fixatif en spray. Ces produits peuvent contenir des solvants irritants et dangereux à long terme.
Travaillez dans un espace bien ventilé, voire sous hotte ou à l’extérieur, et protégez vos voies respiratoires. Un bon rendu ne vaut jamais un risque pour la santé.
Quel matériel pour débuter la customisation aux pastels?
La peinture aux pastels requiert peu d’outils, mais chacun a son importance. Pour obtenir un résultat propre, précis et durable, il est essentiel de s’équiper correctement dès le départ. Voici une sélection du matériel de base pour commencer dans de bonnes conditions.
Les outils d’application
L’application du pastel se fait toujours avec des outils adaptés, jamais directement avec les doigts. L’objectif est de déposer la couleur avec précision, de contrôler l’intensité, et de ne pas contaminer la surface par du sébum ou de l’humidité.
Voici les outils les plus couramment utilisés :
- Pinceaux de maquillage : souples et doux, ils servent à estomper les couleurs ou à travailler des zones plus étroites. Des « premiers-prix » suffisent.
- Coton-tiges classiques : utiles pour les détails ou les petits ajustements.
- Micro-coton-tiges : parfaits pour les creux (narines, commissures des lèvres, jonctions articulaires).
- Gomme mie de pain : idéale pour corriger sans agresser la surface. Elle absorbe l’excédent de pigment sans laisser de trace.
Chaque outil a son usage, et leur combinaison permet un travail propre, structuré, et respectueux du support.
Le fixatif pour pastels
Le pastel ne fixe pas naturellement à la surface du modèle. Sans protection, il peut s’effacer au moindre frottement. C’est pourquoi le fixatif est indispensable à chaque étape du processus.
Il doit être appliqué en fines couches entre chaque passe de couleur. Cela permet :
- de protéger les couches inférieures,
- de renforcer l’adhérence des couches suivantes,
- d’éviter les migrations de pigment qui rendent le modèle « sale »
- Limite l’apparition d’une surface granuleuse
Il est recommandé d’utiliser un fixatif mat pour pastel sec, sans effet brillant. Attention : ces produits contiennent souvent des solvants. L’utilisation d’un masque respiratoire adapté et d’un espace ventilé est impérative.
Ne pas confondre Fixatif et Vernis :
Le fixatif sert à fixer les couches intermédiaires pendant le travail, tandis que le vernis mat s’applique en toute fin de processus, pour protéger définitivement le modèle. Il est tout à fait possible d’utiliser du vernis ( de préférence en spray ) à la place du fixatif mais : il crée une barrière plus résistante et plus épaisse, mais son usage trop précoce peut bloquer l’adhérence des pigments suivants.
Les bons gestes pour peindre un cheval aux pastels
La peinture aux pastels est une technique subtile, qui repose sur la maîtrise des gestes et le respect des étapes. Un travail propre et réaliste dépend autant du choix des couleurs que de la manière de les appliquer. Voici les principes à suivre pour optimiser vos résultats — et éviter les erreurs les plus fréquentes.
Appliquer par couches fines
Il est essentiel de travailler en transparence, par superpositions légères. Une couche trop chargée bloque l’adhérence des suivantes, donne un aspect artificiel à la robe et complique l’estompe. En dosant correctement le pigment dès le départ, on obtient un rendu plus nuancé, plus naturel… et plus facile à corriger en cas de besoin.
Estomper sans trop frotter
L’estompe permet de fondre les couleurs et de lisser les transitions, mais elle doit rester douce. Un frottement excessif risque de déplacer le pigment, de saturer la surface, voire d’abîmer la sous-couche. Il est préférable d’utiliser un mouvement léger, circulaire ou par tapotement, avec un outil propre et adapté à la zone travaillée.
Laisser sécher et fixer entre chaque couche
Le pastel adhère mieux lorsque chaque couche est fixée avant d’ajouter la suivante. Cela évite que les pigments se mélangent de manière incontrôlée ou ne saturent le support. Un séchage complet après une fine pulvérisation de fixatif permet de stabiliser le travail et d’assurer la tenue des couches suivantes. Il est très important de respecter le temps de séchage du fixatif avant d’appliquer une nouvelle couche de pastels.
Éviter les zones grasses ou poussièreuses
Une surface contaminée empêche l’adhérence du pastel. Il est donc crucial de travailler sur un support propre, mat et sec. Les traces de doigts, les résidus de ponçage ou la poussière peuvent entraîner des taches, des irrégularités ou des zones qui ne prennent pas la couleur.
🧤 Astuce : portez des gants
Travailler avec des gants en nitrile ou en coton évite de transférer du sébum ou de la transpiration sur le modèle. Une simple trace de doigt peut suffire à perturber l’application du pastel.
Utiliser des pinceaux propres
Chaque pinceau ou applicateur doit être nettoyé soigneusement entre deux couleurs. Une contamination, même légère, d’un pigment foncé sur une teinte claire peut gâcher un dégradé ou salir un point lumineux. Il est conseillé de réserver un pinceau par gamme de teinte (claire, moyenne, foncée), ou de bien les nettoyer avec un chiffon sec ou une gomme mie de pain entre chaque usage.
Les erreurs fréquentes :
Même avec de bons outils, certains pièges peuvent compromettre le rendu final :
- Surcharge de pigment : rend l’aspect pâteux ou irrégulier, bouche les détails et gêne l’estompe.
- Effet « poudré » : provoqué par un pastel mal fixé ou trop présent en surface ; le pigment se dépose mal et risque de se détacher.
- Fixatif mal utilisé : un excès peut altérer les couleurs, faire briller la surface ou bloquer l’application ultérieure. À l’inverse, un fixatif insuffisant laisse le pigment vulnérable aux frottements.
Le nuancier de base pour bien débuter aux pastels
Le choix des couleurs est un pilier du réalisme en modélisme équin. Un bon nuancier ne se contente pas d’imiter une teinte : il permet de modeler les volumes, suggérer les ombres, enrichir les reflets, et révéler toute la diversité des robes équines. Voici une sélection de couleurs essentielles pour démarrer avec les pastels, basée sur les usages les plus répandus chez les artistes du domaine. Ici nous avons utilisé les dénominations anglaises, qui sont utilisées par la plupart des marques.
Robe de base : alezan – tons oranges/ ochre / roux
Burnt Sienna Shade : crée des transitions subtiles vers les zones ombrées.
Burnt Sienna : teinte chaude de base, adaptée à une large gamme d’alezan.
Orange Shade : intensifie les reflets chauds, apporte de la vivacité.
Red Iron Oxide Extra Dark : creuse les volumes, parfait pour les ombres riches.
Robe de base : bai – tons rouges / marrons / bruns
Burnt Sienna Extra Dark : base pour les bais foncés, ton chaud et profond.
Raw Umber : brun neutre polyvalent, très utile pour structurer la robe.
Yellow Ochre : pour les nuances dorées sur les flancs ou épaules.
Red Iron Oxide Extra Dark : creuse les volumes, parfait pour les ombres riches
Robe de base : gris – tons crèmes, gris, noirs
Neutral Grey Tint : voile doux pour les zones claires, reflets sur le pelage.
Neutral Grey : base pour robes grises classiques (pommelé, fer…).
Raw Umber Tint : adoucit les parties sombres, donne du relief sans refroidir.
Robe de base : noir – tons bruns / gris / bleu
Black : indispensable pour les crins, bas de jambes, museau et ombres intenses.
Payne’s Grey : alternative froide, pour nuancer sans durcir.
Neutral Grey Extra Dark : profondeur maîtrisée, excellent pour moduler un noir.
Ultramarine bleu : pour un noir profond evitant l’effet plat (« flat black)
Jouer avec les « tint » : tints, shades, extra dark…
De nombreuses couleurs se déclinent en plusieurs versions, très utiles pour le réalisme :
- Tints : versions éclaircies, idéales pour les bombés (épaules, croupe), les reflets lumineux ou les dégradés doux.
- Shades : versions assombries, utilisées pour marquer les creux, renforcer le volume sans durcir les transitions.
- Extra Dark : pour intensifier les ombres profondes sans recourir au noir pur, ce qui conserve une harmonie de tons plus naturelle.
Cette structure permet de travailler en finesse, en respectant la complexité des robes équines et en gardant un contrôle total sur la lumière et la profondeur du modèle.
Les pastels métalliques et effets spéciaux
Certaines teintes sont pensées pour les éléments décoratifs ou les modèles fantasy. Habilement placées , elles peuvent aussi mettre en lumière les reflets d’une robe, mais attention au dosage !
Comment peindre aux pastels secs (soft- pastels)
Une belle application du pastel ne suffit pas toujours à donner vie à un modèle. Ce qui fait la différence entre un cheval simplement coloré et un rendu saisissant de réalisme, ce sont les choix artistiques subtils et les petites touches bien placées. Obtenir un rendu réaliste au pastel repose autant sur la qualité des gestes que sur la logique d’application. Chaque étape prépare la suivante : on travaille par couches progressives, du plus clair au plus sombre, en réservant les détails pour la fin. Voici les principes fondamentaux à suivre, dans l’ordre de création d’un modèle.
Etape 1 : La basecoat
Même si elle n’est pas obligatoire, l’application d’une base coat acrylique, au pinceau ou à l’aérographe, constitue une excellente préparation. En choisissant une teinte proche de la couleur la plus claire de la robe souhaitée, on :
- crée une base uniforme,
- gagne du temps lors des premières couches de pastel,
- économise du pigment,
- et améliore la tenue des applications suivantes.
C’est une étape particulièrement recommandée pour les robes claires, comme les gris, palomino ou isabelle, où la transparence du pastel est à la fois un atout et une contrainte.
Etape 2 : Poser les teintes de base
L’application des couleurs débute par les teintes principales de la robe, posées en fines couches. On travaille du clair vers le foncé, dans 90 % des cas, car il est difficile d’éclaircir une teinte foncée une fois appliquée au pastel.
Les Tints sont utilisés ici pour marquer les volumes saillants (épaules, dos, croupe), créer les zones de lumière et poser les premiers dégradés doux. Cette phase construit la structure visuelle de la robe.
Etape 3 : Ajouter les ombres
Une fois la base en place, on intensifie le relief à l’aide d’ombres chaudes ou froides, selon la teinte de la robe :
- Ombres chaudes (bruns, ocres profonds) pour les alezans, bais ou palominos,
- Ombres froides (gris, Payne’s Grey, Raw Umber) pour les noirs, gris et certaines zones articulaires.
L’important est de suivre la musculature naturelle du cheval, d’accentuer les creux anatomiques (jarrets, garrot, flancs) sans créer de ruptures trop nettes. L’estompe doit rester douce pour garder un aspect réaliste.
Étape 4 : travailler les détails à l’acrylique
Les détails comme les marques blanches, les globes oculaires, un effet poil pour les sabinos ou les sabots sont le plus souvent réalisés à la peinture acrylique, utilisée en couche très très fines. Cette étape commence quand tous les pastels sont fixés (même si il est ensuite possible de revenir sur de l’acrylique avec des pastels ).
Pensez à bien respecter les temps de séchage de l’acrylique, surtout avant d’appliquer votre vernis final. N’hésitez pas à laisser le modèle se reposer plusieurs jours avant le passage du vernis. ( Cela permet aussi de détecter des erreurs à rectifier qu’on ne voyait plus à force de travailler sur le modèle ).
Astuces: Mélanger vos teintes
UAucun cheval n’a une robe parfaitement uniforme. C’est pourquoi il est recommandé de mixer légèrement plusieurs teintes proches au sein d’une même zone. Cela permet de :
- casser les aplats trop réguliers,
- enrichir la robe de nuances subtiles,
- et donner du caractère au modèle.
Une touche de Yellow Ochre dans une base Burnt Sienna, un soupçon de gris dans un ombrage noir… Ces mélanges apportent profondeur et naturel.
Fixer, vernir et protéger son modèle
Une fois la peinture terminée, le travail n’est pas encore tout à fait fini. Pour garantir la tenue du pastel dans le temps et protéger les couches successives, il est indispensable de suivre quelques étapes de finition. Ce sont elles qui assureront la durabilité, la stabilité… et la tranquillité de l’artiste.
Appliquer le vernis
Le vernis mat, à ne pas confondre avec le fixatif, s’applique uniquement une fois le travail terminé. Il a pour rôle de :
- protéger la surface de manière durable,
- uniformiser l’aspect final,
- éviter l’usure liée à la manipulation ou à l’exposition à la lumière.
Un vernis bien appliqué doit respecter la matité du rendu pastel. Les vernis brillants ou satinés sont à utiliser en fonction du rendu souhaité en faisant très intension à leur intensité. Pour un rendu réaliste, un vernis satiné bien utilisé peut magnifier une robe mais mal dosé, il peut donner un effet gloss peu souhaitable.
Assurer la longévité de votre modèle
Une fois verni et parfaitement sec, le modèle peut être manipulé plus librement. Toutefois, il reste fragile :
- Éviter les frottements répétés (emballages tissus ou mousse fine plutôt que papier bulle).
- Éviter les chutes et le chocs
- Ne pas exposer le modèle en plein soleil ou à l’humidité prolongée.
- Conserver à l’abri de la poussière et des variations de température.
🧴 Astuce d’atelier : étiqueter le vernis et le fixatif utilisés pour chaque modèle peut être utile à long terme, surtout si une retouche est nécessaire. Superposé des vernis avec composition différentes présente un risque de réaction chimique qui abimeront la peinture ( et parfois le moule lui même) de façon irrémédiable.
🧴 Astuce d’atelier : Rien n’est éternel. Même le modèle réalisé le plus soigneusement et conservé avec le plus grand soin finira par se dégrader au fil des années… C’est pourquoi il est primordial de partir sur des bonnes bases pour l’aider à traverser les années.
